"...un culte éclairé et réfléchi..." — Tocqueville
AM | @agumack
Sigo publicando ideas y documentos sobre el vínculo entre las formas, la libertad, la seguridad y la democracia (1, 2). Ahora llega el turno de Alexis de Tocqueville en Democracia en América [1]. La idea no presenta mayores novedades: ya la encontramos en Montesquieu, Beccaria, Diderot y Constant — el respeto por las formas es una eficaz barrera contra el gobierno despótico. La novedad es el contexto: cuando escribe Tocqueville (en los 1830s) ya se adivina el imparable fervor por la democracia en el mundo occidental.
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Ahí está precisamente lo interesante de este texto: mientras más democrática la cultura política, más urge respetar las formas. Lo vemos todos los días en Venezuela y en la Argentina [2]. El problema, como decía Beccaria con menos diplomacia, es que el pueblo no comprende la importancia de las formas; Tocqueville utiliza los términos mépris, dédain y haine para referirse al rechazo generado por esta falta de comprensión. Mucha gente exige una justicia veloz, aún a costa de las formas (ver la Sra. Bonafini). En todo caso, espero que estas líneas nos ayuden a pensar de manera esclarecida sobre el tema. Aquí va el diamante en bruto, sin traducir (vieja costumbre en Contrapesos):
Les hommes qui vivent dans les siècles démocratiques ne comprennent pas aisément l'utilité des formes; ils ressentent un dédain instinctif pour elles. J'en ai dit ailleurs les raisons. Les formes excitent leur mépris et souvent leur haine. Comme ils n'aspirent d'ordinaire qu'à des jouissances faciles et présentes, ils s'élancent impétueusement vers l'objet de leurs désirs; les moindres délais les désespèrent. Ce tempérament qu'ils transportent dans la vie politique les indispose contre les formes, qui les retardent ou les arrêtentent chaque jour dans quelques uns de leurs desseins.
Cet inconvénient que les hommes trouvent aux formes est pourtant ce qui rend ces dernières si utiles à la liberté, leur principal mérite étant de servir de barrière entre le fort et le faible, le gouvernement et le gouverné, de retarder l'un et de donner à l'autre le temps de se reconnaître. Les formes sont plus nécessaires à mesure que le souverain est plus actif et plus puissant et que les particuliers deviennent plus indolents et plus débiles. Ainsi les peuples démocratiques ont naturellement plus besoin des formes que les autres peuples, et naturellement ils les respectent moins. Cela mérite une attention très sérieuse.
Il n'y a rien de plus misérable que le dédain superbe de la plupart de nos contemporains pour la question des formes; car les plus petites questions des formes ont acquis une importance qu'elles n'avaient point eue jusque là. Plusieurs des plus grands intérêts de l'humanité s'y rattachent.
Je pense que si les hommes d'état qui vivaient dans les siècles aristocratiques pouvaient quelques fois impunément mépriser les formes et s'élever souvent au dessus d'elles, ceux qui conduisent les peuples d'aujourd'hui doivent considérer avec respect la moindre d'entre elles et ne la négliger que quand une impérieuse nécessité y oblige. Dans les aristocraties, on avait la superstition des formes; il faut que nous ayons un culte éclairé et réfléchi pour elles.
[1] Alexis de Tocqueville. De la démocratie en Amérique, Tomo IV, pp. 328-330.
[2] En el caso de los avisos de los supermercados en los diarios, el des-gobierno K parece haber tomado nota de la importancia de las formas: "No hay una prohibición formal", nota Pablo Sirvén. ¿Estarán leyendo Contrapesos?
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excelente!
ReplyDeleteLP